V

Le café était une institution historique, comme le savait Lars. Son invention avait balayé les toiles d’araignée qui embarrassaient l’esprit des intellectuels anglais de l’époque de Samuel Johnson, ainsi que le brouillard hérité des « pubs » du XVIIe siècle. Insidieusement, le stout, Yale et le vin de Xérès, avaient dégénéré : plus de sagesse, d’esprit étincelant, plus de poésie, même plus d’intelligence politique, mais un ressentiment boueux et réciproque avait tout envahi pour aboutir à la bigoterie religieuse. Avec la petite vérole, cette bigoterie avait décimé une grande nation.

Le café avait renversé le sens du courant. L’histoire avait fait là un demi-tour décisif… tout cela à cause de quelques grains que les défenseurs de Vienne avaient découverts gelés dans la neige après la retraite des Turcs.

Installée seule dans un box, la tasse à la main, la jolie petite demoiselle Bedouin, ses deux seins à la pointe argentée bien tendus suivant la mode, leur fit signe au moment où ils entraient :

— Oh ! monsieur Lars… Vous vous asseyez avec moi, n’est-ce pas ?

— Entendu.

Les deux hommes, en se tortillant, se serrèrent de chaque côté d’elle.

Après l’avoir bien examinée, Pete, les doigts entrelacés et ses deux avant-bras poilus accoudés à la table, déclara :

— Dites-moi, comment se fait-il que vous ne puissiez pas évincer cette fille qu’il garde comme directrice de son bureau de Paris, cette Maren je ne sais quoi ?

— Monsieur Freid, répondit Miss Bedouin, aucun homme ne m’intéresse sexuellement.

— Quelle candeur ! dit Pete, avec un grand sourire pour Lars.

Quelle candeur, pensait justement Lars, mais à propos de S.A. M. Lars. Quelle ironie ! Quel gaspillage ! Miss Bedouin ne savait même pas ce qui s’y passait. Elle était sublimement purzouve et consommatrice ! Comme si l’ère d’avant le Renversement était rétablie pour environ quatre milliards de citoyens du Bloc-Ouest et de Pip-Est ! Le fardeau qui avait été celui de tous reposait maintenant sur un petit nombre de « Cadres ». Ce mot correspondait-il à la réalité ? Rouage eût été mieux. Un rouage entraîne, guide, et on ne peut faire autrement que le suivre. Mais Lars aurait alors préféré une autre étymologie, celle de « roué », de celui qui sait, et qui trompe les autres.

Moi aussi, je serais plein de candeur si je ne connaissais la vérité. Je n’accorde aucun mérite à la candeur. Dès le Moyen-âge, chaque cour avait un fou – je ne dis pas cela pour vous offenser, Miss Bedouin – qui était autorisé à laisser aller sa langue comme il le voulait. Supposez que maintenant, alors que nous sommes pressés l’un contre l’autre – nous, deux cadres mâles et vous une purzouve mignonnette aux pointes de seins argentées et dont la préoccupation majeure est d’offrir ces deux seins de la manière la plus évidente possible – supposez que je puisse aller et venir comme vous le faites, sans avoir besoin de trancher durement entre ce que je sais et ce que je dis… Eh bien, ma blessure serait guérie, se dit-il. Plus de pilules. Plus de nuits pendant lesquelles je ne peux plus – ou je ne veux plus – dormir.

— Miss Bedouin. En réalité, je vous aime. Mais comprenez-moi bien. Je vous aime d’un amour spirituel, sans rien de charnel.

— Alors, ça va, dit Miss Bedouin. Pete ne put s’empêcher de grommeler :

— L’admirez-vous tellement, Lars, que vous ne pouvez pas coucher avec elle ? Tout ça, ce sont des histoires de gosses ! Quel âge avez-vous donc ? L’amour réel, c’est coucher ensemble, comme quand on est marié. N’ai-je pas raison, Miss je-ne-sais-quel-est-votre-nom ? Si Lars vous aimait réellement…

— Permettez-moi de m’expliquer…

— Personne n’a envie d’entendre votre explication !

— Donnez-moi quand même une chance : j’admire sa position.

— Pas si perpendiculaire, comme disait le grand compositeur et poète du siècle passé, Marc Blithstein.

Miss Bedouin intervint avec emportement :

— Je suis justement trop perpendiculaire. C’est ce que je viens de vous dire. Et non seulement…

Elle se tut : un petit vieillard dont les derniers vestiges de cheveux blancs recouvraient par plaques un crâne d’un rose presque reluisant, venait d’apparaître dans leur box. Il portait d’anciens verres à lentilles, un porte-documents, et son attitude était un mélange de timidité et de détermination comme s’il voulait revenir sur ses pas et disparaître, mais ne le pouvait plus.

— Un vendeur, dit Pete.

— Non, fit Miss Bedouin. Il n’est pas assez bien habillé.

— Un huissier de justice alors, dit Lars, et comme le vieux gentleman attachait sur lui un regard officiel, il ajouta : « N’ai-je pas raison ? »

Hésitant encore, l’inconnu demanda :

— Monsieur Lars ?

— Moi-même. (Évidemment, il avait deviné juste).

Miss Bedouin intervint, triomphante :

— Un collectionneur d’autographes ! Il veut votre autographe, monsieur Lars. Il vous a reconnu.

Lars secoua la tête, pensivement :

— Ce n’est pas un purotin. Regardez cette épingle de cravate : une vraie pierre précieuse bien taillée. Mais qui porte encore de nos jours…

Le vieux gentleman avait réussi à s’asseoir de façon précaire sur un bout de banquette, à l’intérieur du box ; il posa devant lui son porte-documents, écartant le sucre, le sel et les tasses vides :

— Monsieur Lars, permettez-moi de vous déranger. Mais, il y a un problème…

Sa voix était basse, faible. Il y avait en lui quelque chose du père Noël, mais il était venu pour affaires, et il serait ferme, dépourvu de sentiment. Il n’était pas arrivé en traîneau tiré par des rennes et ne distribuerait pas de jouets. À la manière dont il fouillait dans son porte-documents, c’était un expert.

Soudain, Pete poussa Lars du coude et tendit le doigt : dans un box vide près de la porte, deux jeunes gens venaient de s’asseoir, deux types au visage insipide de poisson. Ils étaient entrés en même temps que le vieux et ne le quittaient pas des yeux.

Immédiatement, Lars tira de sa poche le document qu’il portait constamment sur lui :

— Miss Bedouin, appelez un agent.

Cillant des yeux, elle se leva à moitié.

— Faites vite, dit brutalement Lars. Puis élevant la voix, il répéta très fort :

— … Qu’on appelle un agent !

— Je vous en prie, dit le vieux gentleman.

Il insistait poliment, mais sans manifester aucune crainte.

— … Quelques mots seulement. Il y a là quelque chose que nous ne comprenons pas.

Il avait à la main des photos en couleurs brillantes que Lars reconnut aussitôt : des reproductions de la KACH de ses dessins, la séquence 260 à 265, plus certains tirages spéciaux destinés à être présentés à Lanferman Associates. Lars, dépliant son document, déclara au vieillard ;

— Ceci est une ordonnance d’interdiction. Vous en connaissez le texte ?

L’air pincé, à regret, l’autre fit signe que oui.

— … Tout fonctionnaire du Gouvernement de l’Union soviétique, des Peuples de Chine, de Cuba, du Brésil, de la République dominicaine…

— Oui, oui, fit le vieillard, montrant qu’il était d’accord.

— … et de toutes les autres entités ethniques et nationales comprises dans la fédération politique dite Pip-Est, est, à partir du moment où commence cette action en justice, soumis à l’interdiction de gêner, d’ennuyer, de molester, de menacer ou de frapper le plaignant – c’est-à-dire moi, Lars Powderdry – d’occuper son attention ou de demeurer à proximité de lui…

— C’est bien, j’avoue, dit le vieux gentleman. Je suis un fonctionnaire soviétique. Légalement, je n’ai pas le droit de vous parler, nous le savons, monsieur Lars. Mais ce dessin, votre numéro 265, voyez-vous…

Il lui tendait une des reproductions de la KACH, que Lars ignora.

— … Un membre de votre équipe a écrit sur ce dessin qu’il s’agit d’une « arme à feu évolutive ». N’est-ce pas ?

Son doigt ridé soulignait les mots tracés en anglais au bas de la feuille. Pete intervint d’une voix grondante :

— Oui, et prenez-y garde, ou elle vous transformera en bouillie protoplasmique.

Le fonctionnaire soviétique eût un petit rire très sec.

— Non pas ce dessin. Il faudrait au moins le prototype. Vous êtes de Lanferman Associates ? C’est vous qui faites les modèles et les essais. Oui, c’est bien ce qui me semblait. Je suis Aksel Kaminsky.

Il tendit la main à Pete. Au même moment, une nef des patrouilles de New York atterrit sur la chaussée, juste devant le café. Deux policiers en uniforme, la main sur l’étui revolver, entrèrent en courant, jetant autour d’eux des regards circulaires qui s’adressaient à toute personne physique ou morale capable d’une activité ou d’un mouvement nocifs, et plus particulièrement à ceux qui, d’une manière quelconque et quel que fût le procédé employé, auraient dessiné une arme qui leur serait personnelle.

— Ici, dit Lars avec autorité.

Il n’avait aucun goût pour ce genre de choses, mais les autorités soviétiques se comportaient vraiment comme des imbéciles. Comment osaient-elles l’approcher ouvertement, dans un endroit public ? Il se leva, tendant son ordonnance d’interdiction au premier des deux agents. Les sourcils froncés, le fonctionnaire de Pip-Est tapotait nerveusement de ses doigts son porte-documents.

— … Cet homme a contrevenu à une ordonnance rendue par la Troisième Chambre de la cour suprême du comté de la Reine. J’aimerais que vous l’arrêtiez. Mon avocat demandera que l’acte d’accusation soit promptement rédigé. La loi exige que je requière votre assistance.

Il attendit que les deux policiers aient fini d’étudier l’ordonnance. Le vieux fonctionnaire soviétique soupira :

— Tout ce que je veux savoir, c’est ce que veut dire ce numéro 76. À quoi se rapporte-t-il ?

Les policiers l’emmenaient déjà. Les deux jeunes gens aux yeux de poisson, si corrects, et vêtus à la mode, le regardèrent franchir la porte sans intervenir, résignés, sans trahir aucune émotion.

Pete se rassit en grimaçant. Il n’aimait pas ce genre de chose lui non plus :

— Après tout, il n’y a pas eu trop de grabuge. Je parie vingt unités contre dix qu’il est de l’ambassade.

— C’est sûr, dit Lars.

Et plutôt de celle de l’URSS, et non de la SeRKeb, il avait reçu des ordres, et il avait tenté de les exécuter pour satisfaire ses supérieurs. Tous logés à la même enseigne ! Pete réfléchissait :

— Curieux qu’ils soient si intéressés par le 265. Nous n’avons pas eu d’ennuis avec lui. Maintenant qui croyez-vous travaille pour la KACH parmi les gens de votre équipe ? Il serait bon que la FBI procède à une petite enquête.

— Il n’y a pas une chance sur un million que le FBI ou la CIÀ ou n’importe quel service de renseignements puisse repérer dans notre équipe celui qui travaille pour la KACH. Et vous le savez bien. Sans compter celui qui fait partie de Lanferman Associates : il y avait des photos de chez vous dans sa collection.

Tout cela, il le savait depuis longtemps. Ce qui l’ennuyait, ce n’était pas cette confirmation de l’ingérence de la KACH à la S.A. M. Lars, ni que Pip-Est en sût autant à son sujet qu’il en savait sur Mlle Toptchev, mais uniquement cette histoire de l’arme 265. Car cette conception lui avait plu. Il avait suivi avec intérêt les différents stades de sa mise au point. Le prototype, enfoui dans le dédale presque infini des salles souterraines de Lanferman Associates, allait être essayé cette semaine. Essayé ? Enfin, dans un certain sens. Mais s’il se laissait aller à spéculer de la sorte, il n’avait qu’à renoncer à sa profession. Il ne pouvait accuser de cet état de choses ni Jack Lanferman, ni Pete. Aucun d’eux n’avait participé à l’élaboration de ces règles ni de ce jeu. Tout comme lui-même, ils jouaient un rôle purement passif. C’était la loi de la vie.

Et dans les salles souterraines qui reliaient l’entreprise principale Lanferman de San Francisco à sa succursale de Los Angeles, dans la partie terminale sud du gigantesque réseau souterrain de l’organisation, l’article 265 (« l’arme à feu évolutive », appellation provisoire sans aucune valeur commerciale comme l’indiquait la mention « de travail »), cette super-arme arrachée à l’empire mystérieux où les médiums parvenaient à s’introduire, donnerait aux purzouves le spectacle qui, dans leur esprit et pour leur grande joie, était de l’action vraie.

Quelque victime énorme, capable d’être dilatée, serait aplatie d’un seul coup par l’article 265. Et tout cela serait enregistré, divulgué par les appareils des mass-média, des mags – ou magazines, des livres, des journs – ou journaux, – de la télé, bref, par tout ce qu’on peut imaginer, sauf par les dirigeables à l’hélium qui trainaient des réclames au néon rouge. Eh oui, pensa Lars : pourquoi le Bloc-Ouest n’ajouterait-il pas à son répertoire de mass-media – grâce auquel les purzouves sont maintenus à la fois purs et ouvriers – le dirigeable ! Quelque chose d’illuminé traverserait très lentement le ciel nocturne ou, comme jadis, débiterait des sornettes en tournant et tournant inlassablement autour de la tourelle d’un gratte-ciel, endoctrinant le public jusqu’au point désiré. Compte tenu de la nature hautement spécialisée de cette infor-medium, le texte débité devrait être des plus simples, naturellement.

Et Lars d’imaginer que le dirigeable pourrait commencer son voyage en émettant ce qu’on appelait une « nouvelle sanglante » : par exemple que l’« action » de l’article 265, sous la surface du sol de Californie, n’était qu’un truquage !

Évidemment, cela ne plairait pas. Les purzouves seraient furieux. Mais non pas les gars de la Secnat de l’ONU-O, se dit-il aussitôt. Ces gens-là pouvaient se permettre un bruit de friture dans leur foulée. Les « Cadres » survivraient à cette dénonciation et à toute révélation de l’immense pouvoir qui faisait d’eux une élite dirigeante. Mais les purzouves seraient effondrés. Et c’était cela qui le remplissait de cette rage impuissante qui, jour après jour, rongeait le sens qu’il avait de sa propre valeur et de celle de son travail.

Il pouvait aussi bien se dresser dans cette salle de café, « Le bienheureux siroteur » et hurler : « Il n’y a pas d’armes ! » Autour de lui, les visages pâliraient, puis les purzouves se disperseraient, disparaîtraient aussi vite que possible.

Moi, je sais. Aksel Kandinski ou Kaminski ou quel que soit le nom de ce vieux fonctionnaire si aimable de l’ambassade soviétique, il sait lui aussi. Et Pete sait. Et le général Nitz et tous ses semblables savent…

L’article 265 est aussi réussi que tout ce que j’ai produit et produirai jamais ; « l’arme à feu évolutive » est capable de ramener toute forme de vie hautement organisée, vivante et raisonnable à l’état qu’elle avait il y a deux milliards d’années, et cela dans un rayon de huit kilomètres. Une structure morphologique articulée se trouve soudain transformée en quelque chose qui ressemblera à une amibe, à de la gélatine sans colonne vertébrale, sans nageoires un être unicellulaire de la dimension d’une molécule filtrable de protéine. Et les purzouves téléspectateurs de l’émission de dix-huit heures assisteront tous à ce spectacle, car cela aura vraiment lieu. Vraiment, dans un certain sens, naturellement.

Dans le sens d’une accumulation de truquages ! Et les purzouves pourront se coucher heureux comme tout, sachant que ce marteau de Thor les protège, eux et leurs gosses, leur vie et leur bien-être, des attaques de l’ennemi, c’est-à-dire de ceux de Pip-Est qui eux aussi, de toute leur puissance, se livrent à des essais d’armes capables de déclencher un désastre.

Dieu serait stupéfait, il se réjouirait peut-être, s’il concevait les destructions que les articles de la série 260-270, réalisés par Lanferman Associates, peuvent déchaîner. C’est le péché de l’hubris grecque incarné par le verbe dans un mélange de poly-quelque-chose et de métal, miniaturisé, pourvu de systèmes de correction pour le cas où un élément de la dimension d’un moustique refuserait soudain de fonctionner.

Car Dieu lui-même, lors du miracle initial, n’a pas créé de système miniaturisé à correction automatique. Il a mis tous ses œufs dans un même panier mal tressé, dans une race d’êtres pensants qui photographient maintenant tri-dimensionnellement, ultra-stéréophoniquement, vidéomatiquement, quelque chose qui n’existe pas ! Et obtenir des photos absolument claires, tridimensionnelles, ultra-stéréophoniques et vidéomatiques, de constructions qui n’existent pas, ce n’est pas facile ! Il nous a fallu cinquante mille ans.

Il s’entendit dire à voix haute : « Les prêtres de l’ancienne Égypte. Voyez Hérodote. »

— Pardon ? dit Pete.

— Ils employaient la pression hydraulique pour ouvrir à distance les portes de leurs temples. Au moment où ils levaient les bras pour prier leurs dieux à tête d’animal.

— Je ne comprends pas, fit Pete.

Lars le regarda, déçu. Cela lui semblait si évident :

— Un monopole, Pete. Voilà où nous en sommes arrivés : à un nom de Dieu de monopole ! C’est cela, toute l’histoire.

Pete, maussade, haussa les épaules :

— Vous déménagez, mon vieux. Réagissez : ne vous laissez pas déséquilibrer par un quelconque flagorneur venu de l’Est.

— Mais ce n’est pas lui…

Lars voulait absolument s’expliquer. Quelque chose l’y obligeait :

— … Ce n’est pas lui. Cela se passe sous terre, sous Monterey, là où personne n’a le droit de voir ce qui se passe. Là où vous construisez et faites fonctionner les prototypes, où vous faites sauter des villes, ou vous abattez des satellites…

Il s’arrêta. Pete, d’un signe de tête vers Miss Bedouin, lui avait rappelé qu’ils n’étaient pas seuls.

— … Les satellites-hérissons, dit-il encore, pensant au dernier développement de cette protection.

Ces hérissons étaient considérés comme impénétrables, et sur les sept cents satellites dont les orbites se croisaient tout autour de la Terre, presque cinquante étaient des hérissons.

— … Article 221. Le Poisson Ionisant qui, décomposé au niveau moléculaire, mû comme un gaz…

— Allez-vous la fermer » dit Pete avec violence.

En silence, ils vidèrent le reste de leur tasse de café.

Le zappeur de mondes
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